Mosesy JEAN
Le pilier des réserves marines
VOI Tearike - Morombe, Région Sud-Ouest
Une association dévouée à la sauvegarde marine du Sud-ouest de Madagascar
Vous trouverez la municipalité urbaine de Morombe sur la côte sud-ouest de Madagascar. Situé à une distance de 283 kilomètres de Tuléar, le village est accessible par la route ou en pirogue traditionnelle depuis Morondava. La plupart des habitants de Morombe sont Vezo, connus pour leur pêche traditionnelle. La pêche est la source de revenus de la plupart des villageois. Cependant, la pêche illégale pratiquée par certains individus, met en péril les ressources halieutiques dont dépend la communauté locale pour sa subsistance. Face à cette menace, une association et ses membres à Morombe s’est mobilisé pour préserver le patrimoine naturel et culturel des Vezo et garantir un avenir durable à leurs pêcheurs.
Les coulisses de la création du LMMA
Accueillez le président du LMMA (Locally Managed Marine Area) de Morombe, Mosesy Jean. En tant que garde-côte, il peut subvenir aux besoins de sa famille tout en poursuivant sa passion. Il est contre la destruction de l’écosystème marin. Il veut que ses enfants, petits-enfants et les générations futures en bénéficient. C’est pourquoi il est devenu un défenseur de l’océan. Son association est proche de Blue Ventures, une organisation de conservation marine qui met les gens au premier plan. Le LMMA n’existerait pas sans cette organisation. Elle a appris aux membres de la communauté l’importance de la conservation de l’écosystème océanique. Elle les a également convaincus de créer une association pour protéger les espèces marines. Blue Ventures a également aidé en fournissant des équipements et un soutien technique.
Le LMMA n’existerait pas sans le « Dina ». Même avec les efforts de protection de l’écosystème marin, sans Dina, ce serait inutile. Par conséquent, ils ont créé leur Dina, une réglementation traditionnelle et communautaire pour gérer efficacement les ressources naturelles. Le dina, établi en 2018 et réaffirmé en 2022, a été essentiel pour protéger l’océan. Des résultats positifs ont été obtenus lors du premier mandat de Mosesy en 2017 et ces résultats positifs continuent jusqu’à présent. Avec la sensibilisation et le soutien du dina, défendre notre écosystème marin est possible.
En 2022, Mosesy a reçu un prix lors de la célébration internationale de la pêche à Ambovombe. Il était le seul gagnant de la région sud-ouest. Le directeur de Pêche d’Ambovombe l’a choisi pour représenter son village et parler des défis et des efforts fournis par le LMMA dans le sud-ouest. La communauté locale doit s’engager d’avantage dans la protection de l’écosystème marin. Mosesy a abordé ce sujet et a reçu de nombreuses questions car ses pairs étaient curieux et fascinés. Il a remporté la première place et a apprécié partager ses compétences et ses connaissances. Il se souvient d’une femme de Tuléar qui lui a dit :« Merci, Monsieur le Président ; sans votre orientation, nous n’aurions aucune connaissance de la conservation marine. » Sa gratitude sincère et son appréciation le touche encore profondément.Â
Les défenseurs de l’océan se concentrent sur la sensibilisation. Ils enseignent aux membres de la communauté ce qu’ils doivent et ne doivent pas faire. Mosesy considère un défenseur de l’océan, «ÂUn individu qui protège l’environnement et la mer pour prévenir le changement climatique et l’extinction des espèces marines. » Si Mosesy était une créature marine, il nous confie« Je serais un coquillage, car il aide à nettoyer l’océan, bien que les personnes les mangent souvent. » Le LMMA a un siège où les membres se rencontrent deux fois tous les deux mois. Là , ils décident de leurs futures actions. Ils enseignent également la conservation marine dans sept villages. La communauté de ces villages a proposé de créer plus de réserves pour aider à protéger l’écosystème marin. Protéger ces zones empêchera la destruction de la mer et de son écosystème.
De petits pas à de grandes victoires : leur combat pour les océans
Avant de créer la réserve Tsimaharitra, les membres du LMMA ont fourni beaucoup d’efforts. Ensuite, ils ont mis en place une ferme pour cultiver des concombres de mer. Ils ont établi la réserve pour protéger et soutenir la communauté de Tuléar. Cela a été un succès pendant environ 12 mois. Après l’essai, IOT (Indian Ocean Trepang) a pris les concombres de mer. Les membres du LMMA ont continué à aider les fermes villageoises, en particulier sur les îles, et ont complété tous les documents légaux. Mosesy pense que tout est prêt et qu’ils attendent maintenant de mettre en place les fermes villageoises pour les concombres de mer.
Les membres du LMMA ont organisé chaque année la réserve Tsimaharitra, dirigée par le CGP (Comité de Gestion de la Pêche aux poulpes) Tuléar. Ils ont également organisé des visites d’échange au sein du LMMA, y compris à Teloriake, Velondriake, et Manjaboake. Ils ont d’abord visité Velondriake pour voir comment ils gèrent les concombres de mer, car il est difficile de les cultiver là -bas. Cette visite a convaincu la communauté locale d’essayer la culture des concombres de mer à Morombe. Les membres de l’équipe se rendaient à Manjaboake chaque mois, où une réserve permanente Tsimaharitra se situe. Ils ont observé que la réserve était un succès, avec diverses espèces marines prospérant. Cela les a convaincus des avantages des visites d’échange.
La communauté locale a maintenant trois réserves permanentes dans le LMMA de Teloriake (une à Teloriake, une à Anositompoy, et une dans la partie la plus au nord). Entre 2022 et 2024, ils ont non seulement protégé l’environnement en plantant des arbres, et en élevant des espèces locales, mais aussi en organisant régulièrement des nettoyages de plage. Le CGP impose une fermeture de deux mois sur la pêche aux poulpes de Juin à Août. Pour protéger davantage les populations de poulpes, des réserves temporaires sont établies dans tous les LMMA du sud et du sud-ouest. Bien que la participation à ces réserves soit volontaire, de nombreux pêcheurs se joignent pour voir combien de kilos ils peuvent obtenir. Les membres du LMMA sensibilisent et éduquent les pêcheurs, les aidants à augmenter la valeur de leurs produits marins et à gérer leurs finances. Mosesy a demandé cette formation car elle était utile pour les pêcheurs du LMMA de Velondriake.
Ils protègent également des écosystèmes marins comme la nacre, les récifs et les mangroves. Ils ont planté environ 60 hectares de mangroves pour aider à lutter contre le changement climatique. En 2018, ils ont mené un raid avec des responsables gouvernementaux, et deux bateaux à moteur de Blue Ventures. Ils ont uni leurs forces pour essayer de capturer ceux qui violent les règles. Alors que la situation escaladait, de nombreux contrevenants ont fui, entraînant une scène chaotique. Des foules se sont formées et certaines personnes ont tenté d’attaquer Mosesy, lui lançant des pierres et d’autres objets. Une personne l’a même frappé au visage. Malgré la menace imminente pour sa vie, Mosesy est resté ferme dans son engagement à protéger l’écosystème marin.
Un héritage durable : leurs réalisations pour les générations futures
Lorsqu’il y a une grande opération de pêche comme celle des Sri-Lankais, les membres du LMMA la gère d’abord. Ils vont enquêter sur la situation. Les Sri-Lankais ont dit qu’ils venaient pêcher et n’ont montré seulement que quelques outils simples, cachant leur équipement moderne. Mosesy a demandé à voir leurs documents légaux et a découvert qu’ils les avaient falsifiés. Mosesy était contrarié et a contacté le maire du village, signalant la pêche illégale. Le LMMA et Mosesy ont demandé aux Sri-Lankais d’arrêter leur activité illégale, mais ils ont affirmé avoir l’autorisation des ministères et du gouverneur. Mosesy s’est senti très frustré lorsqu’il a découvert que quelqu’un avait soudoyé le maire, l’empêchant de parler. Déterminé à obtenir justice, Mosesy est allé aux autorités supérieures avec le dossier. Il a été bouleversé d’apprendre que, même après que la population d’Anakao ait renvoyé les Sri-Lankais, ils avaient réussi à soudoyé des personnes à Morombe pour qu’elles restent silencieuses sur leur pêche illégale.
Mosesy appelle la communauté à unir ses efforts et à penser à la prochaine génération. Avec l’aide des membres du LMMA, il mène des campagnes mensuelles pour protéger l’écosystème marin pour l’avenir. Il valorise la communauté qui gère la réserve Tsimaharitra et apprécie leur aide, même s’ils ne sont pas membres du LMMA. Mosesy est heureux que de nombreux non-membres se joignent pour protéger l’océan. Bien qu’il y ait 876 membres du LMMA, les aidants indépendants font une grande différence.
De manière significative, lorsque Mosesy mène des campagnes de sensibilisation, ses pairs de Morombe et de la région sud montrent une grande attention et sont facilement convaincus. Bien que les sept villages le soutiennent, ils restent silencieux face à la destruction de l’océan par crainte de menaces. Bien qu’ils aient un comité, KMD (Komity Mpanatanteraka ny Dina), pour faire respecter les règles, la peur les empêche de s’exprimer.
Selon Mosesy, «ÂLe gouvernement malgache devrait reconnaître nos efforts pour protéger l’océan. » Il estime que les représentants de la Pêche, qui sont des individus locaux bloquant ces initiatives, devraient être remplacés par des parties externes qui n’exigent pas de compensation.« Les patrouilles du gouvernement et du LMMA aident à protéger les défenseurs de l’océan, mais les politiciens à travers Madagascar compromettent souvent notre travail. » Mosesy propose que des avocats spécialisés soient nommés pour les défenseurs de l’océan qui manquent actuellement de soutien juridique. Il pense également qu’ils ont besoin de meilleurs financements et équipements, car« les patrouilles utilisent souvent des pirogues traditionnelles tandis que les pêcheurs illégaux utilisent des bateaux à moteur. » La formation est cruciale. Mosesy suggère une formation régulière pour les défenseurs de l’océan, en recommandant que chaque LMMA reçoive une formation deux fois par an avec un tutoriel détaillé. Mosesy souhaite partager des compétences et apprendre de la réserve avancée de l’île Maurice, en particulier pour la conservation des poulpes.
Mosesy et le LMMA travaillent dur pour protéger l’océan. Ils organisent chaque année la réserve Tsimaharitra. Ils ont également arrangé des visites d’échange au sein du LMMA. Malheureusement, ils sont confrontés à des défis tels que la pêche illégale, la corruption et des équipements vieillissants. Les 876 membres du LMMA et les partisans locaux sont dévoués mais peinent à s’exprimer par crainte de représailles. Ils ont un besoin urgent de plus de financement, de nouveaux équipements et de meilleures formations. Votre soutien peut fournir ces ressources cruciales. Cette aide permettra au LMMA d’améliorer son travail et de lutter plus efficacement contre la pêche illégale. Comme Mosesy l’a souligné dans sa déclaration,« Nous ne pouvons pas nous fier uniquement à notre détermination et à notre passion. Pour être efficaces, nous avons besoin des bons outils et des bonnes ressources pour arrêter les contrevenants et gagner le respect. Travailler en collaboration avec les responsables gouvernementaux est crucial. Nous devons également coordonner nos efforts pour nous assurer que notre travail a un réel impact. Cela contribuera à garantir que les personnes qui nuisent à nos écosystèmes marins soient responsables de leurs actes et fassent face aux conséquences. » Si vous contribuez à la mission de Mosesy Jean, vous aiderez à protéger l’océan du sud-ouest de Madagascar et à assurer un meilleur environnement pour la future génération.Â
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Antananarivo, Madagascar
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